L’univers de la mode a complètement été bouleversé par l’expansion du digital et des réseaux sociaux. Autrefois, très mystifié, peu exposé sur les médias de masse, il fallait attendre la sortie mensuelle d’un magazine pour savoir ce qui se faisait en termes de nouveautés, ou se rendre régulièrement à la boutique chic du coin pour savoir s’il y a « l’arrivage ». A présent la mode est l’un des secteurs les plus en vue sur les réseaux sociaux. Les pages de mode comptent très souvent un nombre impressionnant d’abonnés. Et les jeunes designers ou blogueurs se mettent à la course des contenus les plus efficaces pour agrandir leurs communautés et clients potentiels au-delà des frontières de leurs pays.
C’est ainsi qu’on assiste à l’essor de nouvelles marques, de jeunes talents insoupçonnés qui, sans la montée du digital, seraient restés dans l’anonymat. Ils ont su repérer un besoin, un manquement qui se faisait ressentir au quotidien, et on décider d’en faire le socle de leur business.
Proximity revient pour vous sur les success stories de deux marques afro-connectées qui ont su miser sur les réseaux sociaux.
NANAWAX : De Facebook au prêt-à-porter de la sape africaine
Sa Success Story
Nanawax est une marque de prêt-à-porter africain dont le nom « nana » est inspiré des « Nana Benz », patronyme attribué aux vendeuses de wax Vlisco dans les années 80. La spécificité de cette marque réside justement dans sa capacité à réinventer le wax (ou autres tissus africains) en le mixant avec d’autres matières sur des modèles tendances style occidental.
La créatrice de la marque, Maureen Ayite, de nationalité béninoise a débuté cette belle aventure en 2009 par la création d’un groupe Facebook « j’aime le pagne de chez moi ». Dans ce groupe, elle partageait des photos de tenues et accessoires confectionnés par elle et pour elle-même. C’est en constatant qu’il y avait une vraie demande sur Facebook qu’elle décide d’organiser sa première vente privée. Elle confie dans une interview « Sans Mark Zuckerberg, je ne serais pas là aujourd’hui. Tout a commencé sur Facebook. »
A ce jour, Nanawax organise des ventes privées dans plusieurs pays d’Afrique et du monde où des centaines de personnes se disputent les pièces exclusives. La marque a tellement de succès sur les réseaux sociaux que les stars et personnalités publiques se l’arrachent : Black M, Ayem Nour, Angelique Kidjo, Denise Epope, Flora Coquerel… Actuellement, Nanawax a quatre boutiques en Afrique : Cotonou, Abidjan, Brazzaville et Pointe-Noire. Vivement Libreville!
Sa communauté digitale
Nanawax est présente sur diverses plateformes :
- Facebook : Elle a deux pages, NanaWax et J’aime le pagne de chez moi qui compte respectivement 99 509 et 153 924 abonnés.
- Twitter : 3 925 followers
- Instagram : 146 000 abonnés.
Si dans ses débuts Facebook était le réseau par lequel Nanawax recevait le plus de commandes, actuellement c’est sur Instagram que le succès est au rendez-vous. Maureen Ayite, en 2016, déclare à ce sujet : « Je ne connaissais que Facebook et je trouvais Instagram tellement débile. Un jour, j’ai décidé d’y poster deux photos et c’était parti. Aujourd’hui, j’ai plus d’impact et de clients par Instagram que par Facebook. Je n’aurais jamais cru qu’un jour des célébrités m’écriraient par snapchat, Instagram ou Facebook. J’ai connu Snapchat, il y a à peine un an. C’est même grâce à Snapchat que j’ai connu Youssoupha, un de mes rappeurs préférés. »
FASHIZBLACK: D'un blog à un magazine afropolitain influent
Sa success story
Fashizblack (Fashion is Black) est un magazine bimestriel afropolitain de mode, beauté, lifestyle. Fashizblack est en 2007 un blog sur Skyrock où des looks de personnalités publiques ou anonymes étaient décryptés. En 2008, Fashizblack devient un webmagazine avec plus de 15 000 connexions le jour du lancement, puis en 2009 il devient un magazine bimestriel en ligne avec un blog quotidiennement actualisé appelé L’Entre-Deux. Ce blog compte environs 200 000 lecteurs par mois.
Le magazine FashizBlack est le fruit de la collaboration entre 3 jeunes camerounais installés en France : Laura Eboa Songue, Paola Audrey Ndengue et Patrick Privat. Il est né du désir de la communauté afro de se reconnaître dans un magazine de mode. Les magazines afro implantés étant restés bloquer dans une vieille époque, il était nécessaire de donner un nouveau souffle à ce secteur. Finit l’époque des romans-photos ! Nous sommes à l’air du digital et c’est là que Fashizblack entre dans le game.
Fashizblack est né du digital et vit toute son évolution dans le digital avec une cible très critique et clairement exigeante. Du blog Skyrock jusqu’au magazine en ligne, sa fan base a suivi avec attention la progression de ce magazine. D’ailleurs la version papier est sortie en janvier 2012 grâce à une levée de fond récoltée via Kickstarter, elle est distribuée dans une dizaine de pays en anglais et français. Un blog privé, le Diary, été créé pour relater l’expérience et les différentes étapes de ce crowfounding.
Retenez que Fashizblack est une startup innovante qui place le digital au cœur de sa stratégie de communication et qui dirige une véritable communauté fidèle et déterminée sur la toile.
Sa communauté digitale
Fashizblack est présent sur plusieurs plateformes :
- Facebook : 386 980 likes
- Twitter : 11 300 aonnés
- Instagram : 33 600 abonnés
- Tumblr
- Site web: www.fashizblack.com
Ces deux marques de la communauté afro ont un point commun : elles ont tout misé sur les réseaux sociaux. Et les réseaux sociaux les leur ont bien rendu : en allant directement au contact de leurs communautés connectées, elles ont établi une proximité qui leur a permis de personnaliser leur offre. Elles ont acquis une notoriété que certaines marques ayant investi sur les médias de masse conventionnels n’ont toujours pas. Et elles ont investi la toile, un territoire qui n’a pas de frontières et se sont positionnées comme des marques internationales. Dans ces success stories on retrouve deux ingrédients essentiels à la réussite : travail et passion. Alors on s’y met ? :)
Par Leslie Nyanze